Etude IPSOS : Les antillais ont-ils le moral ? Ont-ils envie de consommer ? Quel bilan font-ils de l’ action du LKP/K5F un an après ?

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Après une année 2009 difficile, la morosité des ménages
s’estompe comme par besoin salutaire d’un changement
d’attitude… même si au quotidien la règle est de maîtriser au
mieux les dépenses.

Comme si les Martiniquais cherchaient à tourner la page d’une année 2009 qui a
lourdement pesé sur leur moral, ils expriment un état d’esprit un peu plus optimiste et
se montrent relativement plus enclins à la consommation, à la fin du premier
trimestre 2010.
Mais attention, les faits et les comportements tempèrent ce nouvel enthousiasme
parce qu’au quotidien, les stigmates de la crise sont toujours présents. En effet,
même si les indicateurs du climat social et de la consommation que nous scrutons
prennent une orientation plus favorable qu’au second semestre 2009, ils demeurent,
dans la plupart des cas, en dessous des valeurs que nous observions avant la crise
financière en 2007. La proportion des personnes qui pensent que leur situation
personnelle s’est dégradée est deux fois plus élevée au premier trimestre 2010
qu’elle ne l’était avant 2007. Même constat d’inquiétude une fois et demie plus fort,
pour la perception de l’évolution de la situation économique et sociale de l’île.
Par ailleurs, une large majorité de Martiniquais se déclare toujours très préoccupée
par la préservation de son pouvoir d’achat. Le solde des avis sur une amélioration ou
dégradation du niveau de vie ne progresse que de 2% par rapport à celui de 2009 et
reste encore clairement négatif (- 9%).
Les intentions déclarées de grosses dépenses (celles de plus de 1500 €) diminuent
de un point au premier trimestre 2010, et se situent au moins 3 points en dessous du
niveau moyen observé sur les années 2006-2007. De même, le panier moyen
déclaré des dépenses dans la distribution de détail alimentaire demeure 10% moins
élevé qu’il ne l’était avant la crise. L’équipement en téléphonie mobile régresse de 9
points, signe évident d’une rationalisation des dépenses. Et de façon plus générale,
la persistance d’un reflexe rétractif des ménages face à la dépense au profit d’un
effort d’épargne est confortée par le solde encore fortement négatif de cet indicateur
(plus élevé de 8 points que la moyenne long terme).
Pour autant, par rapport aux résultats observés au deuxième semestre 2009, il est
indéniable que le premier trimestre 2010 augure un retournement de tendance. Une
partie des Martiniquais aspire à une amélioration de la conjoncture et elle affirme
qu’elle y croit. La proportion de ceux et celles qui pensent que leur situation
économique est aujourd’hui meilleure qu’en 2009 progresse de 21 points. De même,
l’appréciation de la situation générale en Martinique s’améliore de 19 points et parallèlement la confiance dans une évolution plus favorable de la situation
économique et sociale de l’île se renforce de 13 points.
Ce souhait affiché de plus d’optimisme individuel et collectif a visiblement pour effet
de libérer les envies de se faire plaisir, de dépenser pour faire la fête, pour s’évader
ou pour prendre soin de soi et de son foyer. Les intentions de dépenses pour les
vacances et les voyagent progressent de 27 points, suivies de celles pour les sorties,
les restaurants et les spectacles (+ 17 points). L’alimentation pour fêter connaît
également un regain d’intérêt (+12 points). Les intentions de dépenses au quotidien,
évoluent elles aussi positivement pour les postes hygiène et beauté (+15 points) et
produits d’entretien pour la maison (+14 points). Pour l’alimentation courante la
progression est de 6 points. Le panier d’achat moyen dans la distribution de détail
augmente de 10% par rapport à 2009.
Les dépenses d’équipement particulièrement pénalisées en 2009, sont désormais
plus volontiers incluses dans les achats envisagés : les intentions déclarées d’achat
de meubles et d’électroménager grimpent de 9 points et de 8 pour celles concernant
l’achat de voitures et de motos. L’abonnement à la télévision payante progresse de 3
points.
Dans ce contexte d’optimisme volontaire ponctué par un réalisme au quotidien, le
Martiniquais croit d’abord en lui-même pour s’en sortir… les espoirs qu’avait suscité
la contestation sociale au début de l’année 2009 sont, un an après, complètement
éteints ou déçus. La proportion de Martiniquais qui pensait que l’action du K5F
pouvait améliorer la situation en Martinique passe de 18 à 2%. Et les avis exprimés
sur les effets de cette action traduisent de façon ultra majoritaire (70 à plus de 90%)
le sentiment que « rien n’a changé ! » ou pire, que la situation s’est dégradée tant au
plan individuel que collectif. Ce constat d’échec s’applique au jugement sur
l’évolution du coût de la vie, sur la santé des entreprises, sur l’évolution du chômage,
sur le dialogue social entre syndicats et patronat et sur l’évolution de la production
locale.


Contacts : José DUBREAS Audrey FLORENT
Directeur Commercial - Ipsos Antilles Directrice de clientèles
José.dubreas@ipsosdom.com audrey.florent@ipsosdom.com
Tel : 05 90 90 07 49

Audrey FLORENT
Directrice de clientèles
audrey.florent@ipsosdom.com
Tel : 05 96 57 72 62

Méthodologie :
Echantillons de 500 individus représentatifs des Martiniquais, résidants permanents de l’île, âgés de
15 ans et plus au moment de l’étude, sélectionnés selon la méthode des quotas à 2 degrés :
stratification par zones géographiques, et à l’intérieur de chaque zone ainsi constituée, attribution de
quotas non croisés sur les critères de communes de résidence, CSP, sexe et d’âge.
Sondage téléphonique réalisé depuis le plateau d’appel Ipsos en Martinique, du 17 mars au 10 avril
2010. Etude barométrique réalisée en Guadeloupe, à la Martinique et à la Réunion depuis 2004.