Découvrez ci-après une analyse de l’IEDOM sur la conjoncture dans les Outre-mer Français, qui partagent en partie la problématique des petites économies insulaires ou isolées.
Les entreprises ultra-marines
Malgré une appartenance à l’espace national, les entreprises des DOM évoluent dans un contexte d’incitations différent avec :
– Des handicaps : surcoûts de production, taux de rotation des stocks MP et marchandises plus longs, besoins en fonds de roulement et fonds propres supérieurs, coûts additionnels pour atteindre la demande non locale, délais de paiements…
– Présence de dispositifs publics pour compenser ces handicaps (exonération CS, défiscalisation…)
Les taux de rentabilité économique sont légèrement plus élevés et les taux de rentabilité financière sont nettement supérieurs, du fait d’une capitalisation plus faible des entreprises des DOM.
On observe néanmoins de fortes similitudes avec l’hexagone, liées à la prépondérance numérique des micro-entreprises (90 % entreprises de 0 à 9 salariés comme en France hexagonale).
La demande intérieure domienne largement couverte par les entreprises locales (chiffres 2006) :
– IAA : France métro : 80% ; DOM : 46%
– Autres industries : France métro 44% ; DOM : 30 %
– Total secteur marchand : FM : 83 % ; DOM : 73 %
Mais la part d’entreprises en difficulté (EBE déficitaire) est supérieure dans les DOM
Un chômage endémique en hausse
– 2011 : entre 21 % à la Martinique et 29,5 % à La Réunion, contre 9,8 % pour la France, et 13,5 % pour le département métropolitain le plus touché (l’Hérault)
– Tensions sociales sporadiques (Guyane 2008, Antilles 2009, Mayotte et Nouvelle-Calédonie 2011, La Réunion en 2009 et 2012) révélatrices d’une cohésion sociale fragile.
Dynamiques démographiques et migratoires : On a bien DES Outre-Mer
Martinique/Guadeloupe et Réunion
– vieillissement accéléré de la population (plus de 65 ans x2 entre 2010 et 2030).
– Antilles : solidarités inter-générationnelles fragilisées par l’émigration des jeunes (40% jeunes adultes guadeloupéens) et la précarité.
– Réunion : Vieillissement accéléré+ croissance population jeune+ émigration des jeunes
Mayotte, Guyane, Saint-Martin
A la fois une forte natalité chez les populations « natives » + forte immigration
Guyane
Population multipliée par deux entre 2010-2030 (Guyane : 62 % des 18-79 ans = « immigrés ») ; 1/3 immigration et 2/3 accroissement naturel
Mayotte, Guyane, Saint-Martin
A la fois une forte natalité chez les populations « natives » + forte immigration
Autres COM
– Transition démographique avancée pour la Polynésie et la Nouvelle-Calédonie
– SPM et WF : dépopulation
– Nécessité d’adapter les politiques publiques à chaque territoire
Les migrations des natifs : Une dynamique très intense de départs et de retours
A peine 10 % des Antillais n’ont jamais, de toute leur vie, quitté leur département. (23 % pour les Guyanais, 25 % pour les Réunionnais).
A l’inverse, plus de la moitié des Antillais ont inscrit leurs trajectoires de vie sur un double espace économique et social : celui de leur département et celui de la métropole.
Le vieillissement : une réalité commune aux trois départements insulaires
Les « 60 ans et plus » à l’horizon 2030 :
– Martinique : 36 % de la population (146 600 personnes)
– Guadeloupe : 33 % de la population, (165 400 personnes)
– La Réunion : 22 % de la population (228 200, personnes)
D’ici à 30 ans, les Antilles devraient être les deux plus vieilles régions de France
Panorama Global
– ACTIVITE : un climat des affaires qui peine à repartir
– PRIX : une hausse généralement contenue
– EMPLOI : le marché du travail reste dégradé
– ACTIVITE BANCAIRE : poursuite de la progression des crédits à l’économie, mais à un rythme ralenti
Source : Iedom, Février 2014